L’auteur évoque son adolescence. Le plus bel âge de la vie ?
Le père du narrateur remet à son fils une sorte de testament dans lequel il rend hommage à ceux qu’il aime : son épouse, sa fille et son fils ou plutôt au charmant enfant qu’il a été. François, désormais adolescent, se demande ce qu’il avait de si extraordinaire cet enfant, lui qui a l’impression d’être devenu une chenille peu ragoûtante. Aussi s’adresse-t-il à la deuxième personne à ce joli papillon, qu’il nomme aussi l’enfant du couloir, comme si il était un autre.
Parmi les images qui surgissent, (une fessée de Mignon la nounou, une séance au cinéma, Maman qui tarde à revenir…) un lourd passé familial s’impose avec lequel le jeune homme doit composer ; souvenirs bien difficiles à assumer : une grand-mère déportée, un grand-père froidement abattu durant la guerre, terminée depuis longtemps, mais omniprésente au sein des silences et des phrases à l’emporte-pièce : Ah oui ! C’est sûr ! vous trouvez qu’on vous en parle trop, vous nous prenez pour des vieux cons !
Et un père ancien résistant, que le narrateur admire en silence mais avec lequel il ne parvient pas à nouer de dialogue.
Et un père ancien résistant, que le narrateur admire en silence mais avec lequel il ne parvient pas à nouer de dialogue.
Le lecteur vit très intimement les bouleversements intérieurs et les questions de l’adolescent qui se heurte sans cesse aux réflexions des autres, à des phrases percutantes auxquelles il cherche vainement à donner un sens :
Tu es un juge terrible, Ton frère est d’une timidité maladive à l’égard des filles, Espèce de petit salaud ! tu as fait pleurer ta mère, Tu es un écorché vif…
Tu es un juge terrible, Ton frère est d’une timidité maladive à l’égard des filles, Espèce de petit salaud ! tu as fait pleurer ta mère, Tu es un écorché vif…
Toutefois l’auteur nous livre une piste, une confidence des plus touchantes en abordant le plaisir de la lecture, la découverte d’un univers offert, qui peut-être sera une bouée de sauvetage et permettra de trouver les mots.
Ce texte du prolifique François David (plus de cinquante ouvrages chez divers éditeurs) s’inscrit dans la collection “Confessions” où des auteurs jeunesse confirmés parlent de leur propre adolescence.
patricia chatel – lelitteraire.com http://www.lelitteraire.com/?p=6599
François David, Tempête dans la tête, éditions de La Martinière jeunesse coll. “Confessions”, septembre 2006, 120 p. — 8,50 €.
A partir de 13 ans.